Trois gravures : Troupes noires. Boyer. Pétion
Arts graphiques
- Classification : Arts graphiques
- Graveur : Jean-Baptiste Réville ; Graveur : Alexandre Lacauchie ; Dessinateur : Héloïse Couché ;
- Géographie : Amérique – Caraïbes – Antilles – Grandes Antilles – Haïti
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Eau-forte sur papier fixé sous un montage en carton
- Dimensions et poids : Dimensions de la feuille : 18,3 x 26,8 cm
- Précédente collection : Musée national des arts d'Afrique et d'Océanie (Fonds historique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 75.2012.0.2259
Description
Trois estampes montées ensemble, présentant en haut trois soldats noirs, un officier et deux soldats ; en bas à gauche un portrait de Boyer en buste et à droite un portrait de profil de Pétion.Jean-Pierre Boyer naît à Port-au-Prince en 1776 d'un créole blanc et d'une africaine affranchie. Il apprend le métier de tailleur, puis s'engage dans l'armée, participant dès 1792 aux mouvements de soulèvement qui traversent l'île. S'étant rallié à Toussaint Louverture, il doit fuir avec Pétion en 1799 suite à la défaite de Jacmel. Boyer revient en Haïti en 1802 avec l'armée dirigée par le général Leclerc. La trahison faite par le gouvernement français aux chefs de couleurs motive à la désertion, mais Boyer tarde et il ne participe pas à la déclaration d'indépendance de 1804, pas plus qu'à la chute de Dessalines en 1804. Boyer figure dans la Constitution de 1806, s'allie au projet républicain de Pétion et le soutient dans ses luttes contre le despotisme de Christophe.Elu président de la République en 1818 à la mort de Pétion, il réunifie les populations en 1820 suite au décès de Christophe. Boyer parvient en 1822 à obtenir le départ des Espagnols, mais ces succès d'une part inquiétèrent la France, d'autre part le firent contourner certaines dispositions de la Constitution. Face à l'arrivée de la flotte de Charles X, Boyer capitule, acceptant la revendication d'une indemnité de 150 millions à verser à la France, réduisant par là la prospérité d'Haïti et la popularité du président. Boyer s'exila en Jamaïque puis à Paris, où il décéda en 1850.Alexandre Sabès Pétion, né à Port-au-Prince en 1770, fait ses études à l'Académie militaire à Paris. Il rejoint Haïti et les troupes de Toussaint Louverture en 1791, participe à l'expulsion des Britanniques et des Espagnols d'Haïti en 1798, change de camp et rejoint en 1799 le général haïtien André Rigaud dans une guerre civile contre Toussaint Louverture. Suite à la défaite de Jacmel, Pétion s'exile en France et ne revient à Saint Domingue qu'en 1802, accompagnant les troupes menées par le général français Charles Leclerc. La trahison faite à Toussaint Louverture le fait rejoindre les forces nationalistes de Jean-Jacques Dessalines auprès duquel il assiste à la proclamation de l'indépendance d'Haïti, mais dont il suggère l'assassinat en 1806. Associé dans un premier temps à Henri Christophe, contrôlant le Sénat, Pétion gère après la scission voulue par Christophe la partie sud de l'île. Il y distribue les terres, établit un système scolaire, et supervise les combats contre Christophe, combats qui dureront jusqu'à la mort de Pétion en 1818.