Bois de char de procession
Sculpture
- Classification : Sculpture
- Géographie : Asie – Asie méridionale – Inde – Inde du Sud
- Date : Fin du 19e - début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bassia sapotaceae (longifolia ou latifolia), tamoul "iloupei".
- Dimensions et poids : 27 x 21 x 6 cm, 1634 g
- Ancienne affectation : Musée national des arts asiatiques - Guimet ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Asie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1938.8.7 bis
Description
Petit panneau de bois creusé représentant, en relief, une divinité (?) à cheval sur un animal mythologique. Les pattes de devant manquent et sont remplacées par une spirale décorée. L'animal (à crinière et pattes arrières de lion) semble caparaçonné avec décor de feuillages sur le flanc droit. Le cavalier, de petite taille, est orné d'une tiare et de larges boucles d'oreilles circulaires. Il semble brandir de sa main droite une arme (dont il porte le fourreau à la ceinture), et tenir un bouclier dans sa main gauche.Hauteur : 27 cm ; largeur : 19 cm ; épaisseur : 6 cm.
Usage
Le char de cérémonie ("ratha" en sanskrit et "ter" en tamoul) est toujours construit (y compris ses énormes roues pleines) en un même bois : bassia sapotaceae (longifolia ou latifolia) (tamoul "iloupei"). Les sapotacées sont caractérisées par la disposition des cellules en fibres radiales et par la structure hétérogène des rayons ligneux. L'espèce bassia est caractérisée par la teinte rougeâtre et la densité du grain. Les panneaux de la présente collection sont devenus jaunâtres sous l'action de l'huile et autres ingrédients dont on enduit le char au moment de la procession.Le char est construit sur le modèle du "vimana", sanctuaire de temple, étroit et pyramidal, et placé sur un socle en forme de tronc de cône, lui-même posé sur les essieux. Ce socle, formé de trois parties superposées, est orné de panneaux sculptés en haut-relief tels ceux de la présente collection, et représentent des divinités ou même des scènes mythologiques entières. Ces panneaux, de dimensions variables, sont fixés par des chevilles, deux en haut et une en bas de chaque panneau. Pour la procession annuelle, on place dans le sanctuaire une statue de la divinité dont c'est la fête, en général une statue de bois réservée à cet usage. Chaque année, avant la procession, la base du char est enduite d'huile par dessus la poussière dont elle est couverte, aussi les sculptures des panneaux disparaissent-elles presque complètement. Le char, muni de chevaux fictifs en bois peint, portés par des ressorts, est tiré à l'aide de câbles par les dévots du dieu.Avant l'interdiction portée par le gouvernement anglais, des dévots se suicidaient pendant les processions en se jetant sous les roues du char.Bibliographie : G. Jouveau-Dubreuil, "Iconographie du Sud de l'Inde" (Geuthner, ed. anglaise, 1937).H. Krishna Sastri, "South Indian Images of Gods and Goddesses" (Madras Government Press, 1916).Gopinatha Rao, "Elements of Hindu Iconography" (2 tomes, 4 vol.).