Bambou gravé
Objet
- Classification : Objet
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Nouvelle-Calédonie
- Culture : Océanie – Kanak
- Date : avant 1860
- Matériaux et techniques : Bambou gravé
- Dimensions et poids : 77 x 6 x 6 cm, 361 g
- Donateur : Victor de Rochas ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1860.6.12
Description
Ce bambou ayant 1 seul registre dont voici la description : Un grand voilier inachevé avec un seul mât et une grande voile ; un petit voilier avec un marin qui le dirige grace[a] au gouvernail ; un drapeau surmonte le grand mât. une grande case avec une flèche faitiére et des lignes représentant les couches de chaume. Au-dessus, un grand voilier dont la quille est vue de dessus avec trois hommes dedans (dont deux rament) et trois filets déployés d'un côté de cette quille. Les voiles et les mâts soint vus de profil, de même que le marin qui pilote la roue du gouvernail (une petite ligne hachurée relie cette roue au gouvernail qui plonge dans l'eau) ; au-dessus des deux mâts flottent deux drapeaux un petit voilier, une barque à voile plutôt, avec un mât, une grande voile et deux petites. Au-dessus, un voilier plus compliqué avec un curieux dessin des deux mâts brisés bifurquant d'un mât unique (un drapeau est posé sur le mât brisé), le gouvernail est brisé lui aussi. une petite barque de pêche avec une grande voile et une petite et un marin debout à la barre qui fume la pipe. Au-dessus, un champ carré avec des sillons (figuration de la mer peut être) une barque de pêche avec un mât surmonté d'un drapeau et de deux voiles (une petite et une grande) et un marin à la barre. un grand voilier à deux mâts avec des drapeaux, deux voiles (une petite et une grande) et un marin à la barre (vu de profil). La quille est vue de dessus ; deux filets y sont attachés et tendus pour la pêche. un petit arbre. Deux soldats et leurs fusils tenant un sac perdu à leur bras. (Le canaque qui a remplacé les massues et sagaies par l'arme du blanc) Une ligne de fusils (ou tuteurs d'ignames selon Mme De[illisible] lenbach Un vieux fumant sa pipe dans sa maison ou bien à l'in térieur de sa cour, deux poules en haut, deux poules en dessous, une poule près de lui ; un araucaria pousse prés de sa demeure (maison vue de dessus en forme de rectangle) un voilier (vu de devant) avec une coque en triangle et deux mâts surmontés de deux drapeaux deux personnages tenant un rectangle (?) dans une maison surmontée d'un drapeau Au- dessus : un grand voilier trés bien représenté. (surtout les voiles) ; un marin avec un gouvernail à la main, un bouc autour du visage, un béret à pompon sur la tête ; deux grands mâts surmontés de deux drapeaux, trois voiles carrées reliées par des cordages, un petit mât avec deux voiles et deux voiles libres devant. un voilier avec deux mâts et deux drapeaux, deux filets tendus, un marin à la barre, trois voiles au premier mât ; une grande voile au deuxiéme mât. un petit voilier à un mât, deux voiles et un drapeau, un filet tendu à la quille, un gouvernail. Un arbre très grand avec des fruits parmi d'autres petits arbres ou de l'herbe ; et une scéne de chasse à la roussette : un homme au pied de l'arbre avec son arc et sa flèche va lancer cette dernière contre l'une des deux roussettes suspendues au-dessus de lui, la tète en bas ; un autre homme grimpé dans l'arbre avec son arc bandé vise l'une des deux roussettes suspendues au-dessus de lui ; Au-dessus, un très grand voilier à trois mats (4 voiles carrées sur les deux mats d'arrière) deux voiles carrées et une grande voile au mât d'avant ; deux voiles ordinaires attachées au mat ; une ancre relevée à l'arrière du navire une rangée de tuteurs à ignames une case qu'on achève de construire. Les prêt es plantent la statue faitière (statue de l'ancétre) au sommet, un troisième aide à porter la grande sta...
Usage
Voir la fiche 87-47-1 Sur ce bambou, en particulier, voici, à peu près ce qu'on peut y lire : Les Canaques chassent à la roussette et construisent leurs cases (on met la flèche en haut d'une case). Les Blancs arrivent avec leurs grands voiliers. Ils s'installent en Nouvelle Calédonie. Voici le grand chef blanc avec sa pipe, son casque colonial, représenté comme un chef canaque, entouré de ses poules ; dans sa case près de laquelle le dessinateur n'a pas oublié de figurer l'araucaria - arbre qui fait partie intégrante du cadre domestique. Mais il est assis sur un siège. Près de lui se trouve le poste au-dessus duquel flotte le drapeau. Est-ce le poste du télégraphe avec les Blancs appuyant sur les manettes ? Est-ce le poste de gendarmerie ou la caserne ? Il semble plutôt que ce soit le premier. Autour des Blancs, les fusils sont rangés et des fusilliers marins en tiennent deux. Ils sont dessinés à la canaque, mais ils portent leurs insignes distinctifs : leurs bérets et leur col à pointes. Ils tiennent à la main, à la manière canaque, des sacs à magie tout comme les guerriers indigènes qui partent en expédition. Les Canaques n'ont pas prêté aux Blancs une autre forme de vie et surtout de pensée que la leur, et les Blancs dessinés sur les bambous sont des canaques avec les détails caractéristiques de leur costume de marins ou de colons détails extérieurs qui les classent et les définissent. Un chemin droit part du poste et sur ce chemin un homme va, portant dans sa main le message du télégraphiste (image concréte du télégraphe, ou plutôt de la transmission télégraphique qu'ils n'ont pas su saisir autrement). Il parcourt les champs (ou la mer), et à son appel les grands navires accourent (représentation, du marin tenant le gouvernail sur un pont vu de dessus) Est-ce l'image de la guerre amenée par les Français, car les fusils entourent la case canaque et les voiliers entourent la chasse à la roussette. Est- ce la représentation humoristique, comme Mme Dellenbach l'avait vue, dans un des bambous interprétés par elle, de cette constatation toute canaque, il faut bien le dire : "Les Canaques vivaient paisiblement dans leurs villages et les Blancs leur ont fait la guerre et les ont tués".