Tête-trophée
Restes humains
- Classification : Restes humains
- Nom vernaculaire : Parinaa
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Brésil
- Culture : Amérique – Munduruku
- Date : avant 1872
- Matériaux et techniques : Tête humaine, coton, plumes, poix, boules de résine, dents d'agouti
- Dimensions et poids : 32 x 27 x 26 cm, 1 298 g
- Donateur : Mr Baraquin ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Amérique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1950.87.1
Description
Tête humaine semblant appartenir à une personne du sexe masculin. Les cheveux noirs avec des reflets bruns sont longs et raides. La partie frontale a été rasée sauf sur un petit cercle à la partie médiane où les cheveux n'ont pas été rasés, mais coupés très courts. La peau présente l'aspect du vieux cuir tanné et commence à craquer sur les mâchoires. La couleur est jaune, mais autour des yeux, des narines et de la bouche, elle prend un ton marron clair. La peau est étirée sur les os et il n'y a pas trace de poils. Par suite de l'absence totale de chair sur les os et du dessèchement de la peau, les traits du visage sont assez altérés : la ligne du nez est de faible relief et seules les narines sont très apparentes ; les lèvres sont amincies. Il n'y a pas de dents Les orbites ont été remplies de boules de résine dans lesquelles on a incrusté des dents d'agouti. D'entre les gencives sortent plusieurs cordons de coton : 28 petits cordons et un autre plus long et épais formant boucle. Ce dernier cordon est une tresse circulaire. Dans chaque trou des oreilles il y a un pompon de coton orné de plumes jaunes, rouges et bleues. De chaque pompon pendent plusieurs fils de coton, dont 14 ne portent pas d'ornement et 4 sont recouverts de petites plumes rouges et noires, montées sur un fil toutes dans le même sens, très rapprochées Dimensions : Diamètre anteéro-posterieur max. : 17,3 ; transversal : 13, 4 ; hauteur face naso-mentonienne : 10,2 ; largeur byzigomatique max. : 13,1 ; longueur maximale des cheveux : 19,5 cm. ; longueur maximale 28 cordons bouche : 10 cm. ; longueur cordon épais : 26 cm longueur maximale cordons trou oreille : 18 cm.Les crânes décorés sont inséparables de la pratique de la chasse aux têtes. Enduites d'huile d'urucu après extraction du cerveau, de la langue et des globes oculaires, ces trophées, présents dans toutes les activités de leur propriétaire, faisaient notamment l'objet d'un rituel connu sous le nom de "décoration des oreilles" à l'aide de plumes choisies avec soin. Les cordelettes, quant à elles, devaient correspondre au nombre de têtes coupées par le guerrier défunt.
Usage
Les Mundurucu coupaient la tête de leurs ennemis et aussi celles de leurs compagnons morts sur le champ de bataille. Les têtes des ennemis étant considérées comme des trophées et celles des compagnons comme des reliques. Les Mundurucu dépouillaient la tête de la chair, des muscles et des dents et vidaient la boîte crânienne. Ils ne réduisaient pas la tête et ils ne la dépouillaient totalement comme les Parintintin. La tête était soigneusement lavée, enduite avec de l'huile de carapa (Carapa Guyanensis Aubl.) et puis, bourrée. Pendant quatre années, le guerrier possédant une parinaa avait droit à une pension. Quand les 4 années étaient écoulées, on célébrait une grande fête au cours de laquelle les têtes étaient portées au bout d'une lance (parinarenape) ou bien suspendues au cordon. La fête (pariauae_ra) terminée, le trophée perdait son importance.