Tambour
Instrument de musique
- Classification : Instrument de musique
- Nom vernaculaire : anba
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Papouasie-Nouvelle-Guinée – Sandaun (province) – Vanimo (district) – Amanab – Wamuru (village)
- Culture : Océanie – Amanab
- Date : avant 1974
- Matériaux et techniques : Bois sculpté et gravé, rotin, peau de lézard, cire d'abeille, pigments : chaux et fruit de Bixa orellana, colle de sève de l'arbre à pain
- Dimensions et poids : 95 x 11,8 x 11,5 cm, 682 g
- Mission : Bernard Juillerat ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Ethnomusicologie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1974.35.212
Description
En bois léger. Lien en cordelette. Membrane en peau de lézard monitor avec 4 boulettes de cire d'abeille. Autre extrémité gravée et peinte de motifs géométriques. Peintures blanche (chaux) et noire (charbon de bois). Sur les flancs, 3 raies longitudinales sommaires en noir (charbon de bois) pointillées de blanc.
Usage
Généralités sur les tambours-sabliers anba : Instruments rituels fabriqués et utilisés exclusivement par les adolescents et les hommes. Fabrication : Un groupe d'adolescents ou d'hommes jeunes se forme pour la fabrication des tambours (un fabricant par tambour). Un arbre (deux variétés, "anba" et "fekmp", de Litsea sp., Lauraceae) est choisi, abattu et partagé en autant de sections qu'il y aura de tambours à fabriquer. Loin du village, en forêt à l'abri du regard des femmes, les sections de tronc (30- 40 cm de diamètre) sont placées debout et fixées à l'aide de bois et de pieux liés, constituant en même temps un plancher à claire-voie sur lequel les fabricants se tiennent. L'extérieur des troncs ne sont pas encore taillés, mais seulement écorcés et le milieu est sommairement marqué. Un léger creux est fait au centre de l'extrémité supérieure et un feu de braises y est installé. Ce feu, continuellement attisé en soufflant dessus par l'intermédiaire d'un bambou vert, creusera le bois dans l'axe longitudinal. Actuellement, on s'aide si possible d'une barre à mine, rougie au feu, que l'on plante violemment de temps à autre au fond du trou. Lorsque la percée a atteint le milieu de la hauteur, le bois est retourné et le travail recommence par l'autre bout. Une deuxième phase consiste à placer le bois obliquement et à introduire des torchons de feuilles et d'herbes sèches au fond de l'ouverture et à y mettre le feu, qu'on attise toujours. Cela permet d'élargir le trou et de lui donner sa forme évasée. Après cela, le tambour est taillé extérieurement à la machette et l'intérieur est lavé à la rivière. Puis les motifs décoratifs sont gravés à l'embouchure. Le travail du bois étant achevé, on place la peau de lézard monitor qui sert de membrane. Elle est collée sur les côtés de l'ouverture avec de la sève de l'arbre à pain et est maintenue temporairement par des liens de rotin. Enfin, le fût du tambour est rituellement enduit du rhizome de "Curcuma" prémaché (donnant une teinte jaune qui disparait rapidement) et les dessins gravés à l'embouchure reçoivent leurs couleurs (rouge, noir, blanc).Des boulettes de cire d'abeille (Trigona ap.) sont collées sur la membrane afin d'améliorer sa vibration. Sur le plan rituel, l'onomatopée "gafô" ou "wafôg" est souvent répétée au cours de la fabrication, afin de donner sa "voix" au tambour. Des incantations sont aussi dites pendant le travail au feu, dans lesquelles sont nommés les animaux sachant creuser et vivant dans des trous. Une autre série de formules magiques a pour fonction d'attirer le regard des femmes plus tard grâce à la belle résonnance de l'instrument. Au début du travail de creusage, on place aussi des dents de rongeurs et des griffes de perroquets dans la cavité où le feu est allumé, afin de faciliter la descente du trou. La préoccupation principale exprimée dans le dispositif magique est de donner au tambour sa résonnance. L'éloignement du lieu de fabrication a pour but d'éviter que les femmes ne voient les tambours et en particulier ne jettent un regard à l'intérieur, ce qui empêcherait ensuite l'instrument de résonner convenablement.Usage rituel des tambours : à la cérémonie "bgeeg", conjointement avec deux trompes (Cf. Fiche objet 974.35.208).Parures et cosmétiques : grand nombre de tambours accompagnent les chants "wesko" chantés pendant la nuit suivant l'abattage d'un gros gibier (cochon ou casoar). Pas de parures. Un tambour par chanteur ; choeurs de 3-4 chanteurs.Dans d'autres cérémonies (thérapeutiques ou pour la chasse) par les porteurs de certains masques seulement. Extension dans toute la région des collines autour d'Amanab.