Masque
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Rom
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Vanuatu – Malampa – Ambrym (île)
- Culture : -
- Date : 20e siècle.
- Matériaux et techniques : Ecorce, pigments, fibres végétales, plumes blanches, brunes et noires, feuilles séchées, bois, moelle végétale, rotin
- Dimensions et poids : 108 × 40 × 40 cm, 748 g
- Donateur : Condominium des Nouvelles-Hébrides ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 71.1957.81.2
Description
L'extrémité supérieure est faite d'un morceau cylindrique en bois léger, recouvert de feuilles sèches qui y sont maintenues par des ligatures en fibres dans lesquelles sont fichées des plumes blanches, brunes et noires et d'où s'échappe un flot de feuilles sèches. Le derrière de la tête est fait d'une épaisse chevelure en fibres claires (de bananier ?), descendant très bas en couvre-nuque, pour être réunies par une ligature et se terminer en queue de cheval ; le bas du visage est entouré par une épaisse frange régulière de cette même fibre, pour former la barbe. Une longue plume blanche est piquée de chaque côté du visage à l'endroit présumé des oreilles. La cloison du nez est percée et rehaussée de blanc. Dans le bas, à l'intérieur, un morceau de bois léger, recourbé et recouvert d'un ruban de fibre sert à maintenir le masque par le menton.
Usage
Il existe plusieurs types de masques « rom » en provenance de l’île d’Ambryn au Vanuatu, en particulier au nord de l’île. Tous reprennent pour le visage composite la forme du losange, fréquente dans l’art rituel du Vanuatu. Une partie des traditions liées aux masques « rom » semblent avoir été héritées de Malekula, via l’ouest d’Ambrym, suite à des mouvements de populations au début du XXe siècle. Une puissance et une ancienneté particulières sont attribuées à certaines formes. A Ambrym au XXe siècle, en parallèle des cérémonies de prises de grades « mage », les anthropologues répertorient plusieurs rites plus secrets, tels ceux des sociétés masculines « luan » ou « bato ». Ces sociétés se caractérisent par des activités spécifiques, de longues périodes d’isolement et des connaissances restreintes liées à des objets rituels, des masques et des danses. Les hommes, parfois à condition d’avoir atteint un grade suffisamment élevés dans le « mage », pouvaient acquérir les droits qui donnent accès aux connaissances nécessaires à la confection d’un type de masque et de costume, et à l’exécution de la danse correspondante. L’acquisition de ces droits requiert des paiements, autrefois effectués surtout en cochons ou en volailles, mais aujourd’hui aussi constitués d’argent. La disparition, à partir des années 1940 d’un grand nombre de rites secrets expliquent peut-être le transfert de certaines traditions dans la sphère publique. Il est aussi possible que certains masques aient changés de statut au cours de leur existence. Ce qu’il advient du masque à l’issue de la danse pour lequel il est créé varie en effet d’une description à l’autre. Si certains semblent destinés à être détruits, d’autres au contraire seraient utilisés à plusieurs reprises, voire dans différents contextes.Des masques « rom » sont toujours fabriqués et dansés aujourd’hui. Ce masque est proche d'autres exemplaires pour lesquels la fiche du Musée de l'Homme indique: "Ces masques nommés "rom ten" sont portés avec un grand vêtement de feuilles pour dissimuler l'identité du danseur qui doit personnifier un esprit et inspirer la terreur lors des cérémonies des Sociétés Secrètes."