La guerre d'Indochine dans le cinéma français (1945-2006) : image(s) d'un trou de mémoire
Texte imprimé
- Auteurs : Robic-Diaz Delphine ; Ramirez Francis (1947-2006) ; Lindeperg Sylvie ; Université de la Sorbonne Nouvelle ; Université de la Sorbonne nouvelle UFR Cinéma et audiovisuel ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2007
- Sujets : Guerre d'Indochine (1946-1954) -- Au cinéma -- Thèses et écrits académiques, Schoendoerffer, Pierre -- Thèses et écrits académiques
- Autre(s) édition(s) : La guerre d'Indochine dans la [sic] cinéma français
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 3 vol. (467, 205, 35 f.), : Ill. en noir et en coul., 30 cm, + DVD d'accompagnement
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p.86-116 (vol.2). Filmogr. p.16-85 (vol.2). Index ; Thèse de doctorat ; Études cinématographiques ; Paris 3 ; 2007
Résumé
La guerre d’Indochine n’est pas seulement le sujet de quelques films de guerre réalisés par d’anciens enrôlés du Service cinématographique des armées tels Pierre Schoendoerffer ou Claude Bernard-Aubert. Elle est également un phénomène de société, dont la présence, ténue mais récurrente, est notable dans les fictions françaises (tous genres confondus) tournées depuis plus d’un demi-siècle par des cinéastes aussi reconnus que Louis Malle, Claude Chabrol, Georges Lautner, Pierre Granier-Deferre, Yves Boisset, Gérard Corbiau, Bertrand Tavernier, Régis Wargnier, etc. La guerre d’Indochine n’est jamais clairement dite dans ces films, mais elle s’avère impossible à taire totalement, comme s’il s’agissait d’un refoulé cinématographique tentant perpétuellement d’apparaître à l’écran. Trou de mémoire cinématographique, le conflit devient l’objet d’une mythification héritée du cinéma colonial, renouvelée par les enjeux des représentations post-coloniales. Ainsi, les références à la guerre d’Indochine sont-elles souvent sibyllines et toujours lancinantes, signalant une défaillance, un manque tant chez les personnages qui la stigmatisent (les anciens d’Indo) qu’au sein des récits qui y font allusion sans la mettre en scène. Pour paraphraser le titre d’un ouvrage de Paul Ricoeur, la représentation de la guerre d’Indochine dans le cinéma français est sans doute exemplaire d’un lien possible entre l’Histoire et la Mémoire via l’Oubli. ; The Indochina War is not merely the topic of several movies directed by former soldiers who enrolled in the “Army movie department” (Service cinématographique des armées) such as Pierre Schoenderffer or Claude Bernard-Aubert. For more than half a century, it has also been a mass phenomenon which tenuous but recurring presence can be felt in French fictions from all genres directed by such acclaimed filmmakers as Louis Malle, Claude Chabrol, Georges Lautner, Pierre Granier-Deferre, Yves Boisset, Gérard Corbiau, Bertrand Tavernier, Régis Wargnier, etc. The Indochina War is never clearly expressed in these films but it is never totally hushed as if it were a kind of cinematic repressed always attempting to return onscreen. As a cinematic blank mind, this conflict has been turned into a myth inherited from colonial cinema and renewed by the stakes of postcolonial representations. The many references to the Indochina War are thus often cryptic and always haunting. They point at a lapse or at a lack not only for the characters who tend to stigmatize this War (Indochina veterans) but also within the narratives that allude to it without staging it. To paraphrase the title of a book by Paul Ricoeur, the representation of the Indochina War in French cinema may be the perfect example of a potential link between History and Memory through Forgetfulness/Forgetting.