Romanès ou l’intégration traditionnelle des Gabori de Transylvanie
Texte imprimé
- Auteurs : Olivera Martin (1978-....) ; Williams Patrick (1947-....) ; Université de Paris-Nanterre ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2007
- Sujets : Tsiganes -- Moeurs et coutumes -- Thèses et écrits académiques -- Roumanie -- Transylvanie (Roumanie), Tsiganes, Sociologie compréhensive
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 vol. (572 p.), : Ill. en noir et en coul, couv. ill., cartes, 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p. 561-572 ; Thèse de doctorat ; Ethnologie ; Paris 10 ; 2007
Résumé
Les Gabori sont des Roms de Transylvanie, jugés « traditionnels ». La recherche, nourrie d’un long travail de terrain, porte sur leur manière d’être au monde : le romanès. Cette monographie, non pas exhaustive mais bien « totale » (en référence au « fait social total » de M. Mauss) de la société des Gabori, a pour seule ambition de comprendre et de faire comprendre les réalités socioculturelles de ces sujets particuliers. Les ressources de l’ethnologie y sont mobilisées et discutées afin d’éclairer les pratiques gabori dans les domaines de l’habillement, de la parenté, de l’économie, du rapport au malheur, etc. Ce faisant, on saisit comment une affirmation identitaire exclusive est structurellement liée à l’intégration de ces Roms à la société environnante (composée de Roumains, de Hongrois et des autres groupes dits « tsiganes »), de même que cette identité originale motive au quotidien l’intégration traditionnelle gabor. Ce travail tente ainsi de donner à voir la manière dont « les hommes vivent en société et produisent de la société pour vivre », selon l’heureuse formule de Maurice Godelier. La notion d’intégration sociale, par laquelle deux sujets co-agissent sur le monde en mobilisant ensemble différentes catégories de « Nous » et de « Eux », permet alors de comprendre comment Roms et non-Roms ne participent pas de la même ontologie (les modalités de l’être) tout en entretenant quotidiennement des rapports sociaux soutenus (et généralement positifs). L’ontologie des Gabori est fondée sur la baxt (Chance-Fortune), qui les rend naturellement différents des Autres. Le romanès s’élabore ainsi par les Gaže (non contre eux ou à côté d’eux) et, dans le même temps, hors d’eux, définitivement. ; Gabori are Roma from Transylvania, considered as « traditional ». Based on a long fieldwork, the thesis deals about the way they behave: the romanès. This case study, not exhaustive but “total” (from the “total social fact” of M. Mauss) of the Gabori’s society, just wishes to understand and make people understand the sociocultural realities of those particular individuals. The anthropological resources are mobilized and discussed in order to light up the Gabori practices in the fields of clothing, kinship, economy, relation to misfortune, etc. In such a way, we can grab how a strong identitary affirmation is structurally linked to the deep integration of those Roma in the surrounding society, as well as how this particular identity motivates the Gabori traditional integration day after day. The purpose of this work is to show, according to the relevant statement of M. Godelier, “how men live in a society and how they produce a society to live”. The notion of social integration, which assumes that two subjects co-act on the world by mobilizing together different categories of “Us” and “They”, makes it possible to understand how Roma and non-Roma are not part of the same ontology (the terms of being) while they maintain permanent social relations (which are usually positive). The Gabori’s ontology is based on the baxt (Chance-Luck), which makes them naturally different from the Others. As a consequence, the romanès defines itself by the Gaže (not against them or beside them), and, in the same time, out of them, definitely.