"Autres lieux, autres feux" : Quadrilhas de la Saint-Jean et migration à Natal (Rio Grande do Norte, Brésil)
Texte imprimé
- Auteurs : Chianca Luciana (1967-....) ; Mériot Christian ; Université de Bordeaux II ;
- Editeurs : [S.l.] [s. n.] ;
- Date d'édition : 2004
- Sujets : Saint-Jean-Baptiste (fête) -- Thèses et écrits académiques -- Brésil -- Rio Grande do Norte (Brésil, État), Migration intérieure, Fêtes, Culture populaire
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 vol. (1121 p.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 451-482. Index ; Thèse de doctorat ; Ethnologie. Anthropologie sociale et culturelle ; Bordeaux 2 ; 2004
Résumé
La Saint-Jean est considérée au Brésil comme un 'cycle festif traditionnel et paysan' avec rituels et institutions catholiques. Cette vision est renforcée par le folklore qui organise les territoires et les images d'un 'rural' idéalisé dans les grandes villes -où il est d'ordinaire refoulé. Cette thèse cherche à manifester les dynamiques sociales 'masquées' par la fête : les retrouvailles romanesques avec le 'rural' éclipsent des enjeux identitaires fondés sur l'origine et le statut social des habitants de ces villes. Notre analyse comprend l'examen de la fête comme un lien symbolique réel partagé par les citadins, dont il faut mettre en évidence les bases idéologiques. Pour ce faire, on suit l'urbanisation et les évolutions de la tradition festive à Natal au long du 20è siècle, période marquée par une intense migration dans le sens provinces-Natal.- ; Là, les migrants dépossédés s'installent dans des quartiers précaires et deviennent des ouvriers citadins. Entre temps, l'élite sociale et intellectuelle citadine a tablé sur le modèle folklorique reproduit sans contestations remarquables à partir des années 1950, jusqu'à devenir 'traditionnel' et hégémonique, malgré la représentation dépréciative du migrant qu'il consolidait. Une des pratiques festives de ce modèle est la quadrilha. Attestant le renouvellement de ses thèmes scénographiques et esthétiques depuis 1995, cette danse a été choisie comme cadre de l'observation directe de l'évolution de l'identité du migrant à Natal en 2001. Dans ces nouvelles versions, il se rapproche des citadins et d'une paysannerie sans complexes.- ; Composé par des jeunes issus de quartiers socialement périphériques et de forte connotation migrante, ce renouvellement heurte les tenants d'un traditionalisme folklorique conservateur, révèle les modalités quotidiennes des rapports sociaux-identitaires des migrants ouvriers installés à Natal et invite à réfléchir sur les dynamiques de pouvoir présentes aux enjeux culturels des grandes villes du Brésil. ; St. John's Festival is considered to be a 'festive, traditional and rural' cycle in Brazil, comprising social rituals and institutions originated from the Catholicism. This view is reinforced by the presence of a folk model which is able to promote the articulation between territories and idealised rural images in the large cities -where the 'rural world' is daily repressed and denied. Facing this paradox, this thesis intends to bring up the social dynamics which are 'masked' by the festival : the romanticised re-encounter with the 'rural world' overshadows certain identity processes based on the origin and social status of the Brazilian city dwellers. Its criticism allows us to examine the festivities as an actual symbolic bond among the city dwellers, but reveals, above all, the ideological bases of the festival, which is reinvented year after year. In order to do so, we focused on the urbanisation and evolutions of the festive tradition in Natal throughout the XX century.- ; An intense migration from the rural areas to the capital city took place then. The poor migrants settled down in precarious neighbourhoods and became city workers. In the same period of time the social and intellectual elite made up a festive model which has been integrated and reproduced without any remarkable objection since 1950. Such model turned to be a 'traditional' and 'hegemonic' one, despite of the depreciative representation of the migrant consolidated by the elite in the capital city. One of the main practices of this model is the 'quadrille' dance, a ritual where a 'peasant wedding' is role played. It has been scenically and stylishly renewed since 1995 and it was chosen as a site for direct observation of the evolution of the working migrant identity in Natal in 2001. Its new versions picture the migrant closer to the city dweller as well as to a proud peasant.- ; Being made up in its vast majority by young people who come from the neighbourhoods with a wide number of migrants, the renovation shocks the defenders of a conservative folk traditionalism and reveals the different kinds of quotidian social-identity relations among the workers with a migrant orogin settled in Natal. The thesis invites the readers to think over the power relations that are found in the base of the cultural dynamics in the large Brazilian cities.