Les avancées sociales à la Réunion : XVIIIe - début XXIe siècle : colloque
Enregistrement sonore
- Auteurs : Ève Prosper ; Barat Christian ; Bertile Wilfrid (1945-...) ; Callandre Florence (1960-....) ; Nurbel Patrick ; Centre de recherche et d'étude des sociétés de l'Océan Indien ; Centre de recherche et d'étude des sociétés de l'Océan Indien ;
- Editeurs : Paris Association réunionnaise communication et culture ;
- Date d'édition : Cop. 2010
- Sujets : Esclaves -- Émancipation -- Congrès -- Disques compacts -- Réunion 19e siècle, Changement social, Promotion sociale, Départementalisation, Revenu minimum d'insertion
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 4 coffrets doubles, 8 CD audio (8 h 05 min)
- Pays de publication : France, Réunion
- Collection (notice d'ensemble) : Les dossiers de l'ARCC, Histoire., 99,
Notes
CRESOI = Centre de recherche et d'étude des sociétés de l'océan Indien ; Enregistrements réalisés dans le cadre de la 'Semaine de l'histoire', 23 et 24 novembre 2009, amphithéâtre des Archives départementales de la Réunion
Résumé
L'année 2009 correspond au vingtième anniversaire du Revenu Minimum d'Insertion (R.M.I) remplacé par le Revenu Supplémentaire d'Activité (RSA) en France métropolitaine depuis le 1er juin 2009 et par le RSTA dans les départements d'outre-mer. Un état des mieux est possible. Une réflexion enrichissante impose une prise en compte de l'ensemble des avancées sociales. Le monde rural a vécu la décision gouvernementale de 1989 comme une révolution, notamment les colons ne disposant que rarement de liquidités dans la mesure où les propriétaires les maintenaient souvent dans une stricte dépendance, faisant en sorte d'assumer directement les frais de vêtements, de santé et d'éducation de leurs enfants. Si le 20 décembre 1948, La Réunion tourne une page de son histoire sociale avec l'imposition du travail, c'est en 1989 que le R.M.I. introduit une dynamique tout à fait différente, dès lors qu'il n'est plus nécessaire de travailler pour assurer sa survie.- ; Une thèse de l'ethnolgue Nicolas Roinsard montre comment le systèms social créole transmue la mesure législative du R.M.I., invention exogène initialement non destinée aux DOM. C'est ainsi que le bénéfice du R.M.I. entraîne un refus de tâches facilement rémunérées auxquelles il n'est plus désormais nécessaire d'avoir recours pour subsister. A partir du 1er juin 1989, les planteurs de canne ont du mal à assurer la récolte, les journaliers agricoles ne pouvant logiquement préférer un revenu du travail inférieur à celui du non travail. Lorsqu'ils sont accusés de mal payer leurs travailleurs, les planteurs dénoncent leur fainéantise. Le travail perd de sa noblesse et dès lors qu'il nourrit mal son homme, il est ressenti comme l'exploitation d'une classe sociale par une autre. Le R.M.I. permettant de survivre sans avoir besoin de travailler, c'est une forme de dignité retrouvée.- ; L'histoire de la départementalisation a été marquée pendant vingt-deux ans (de 1959 à 1981) par une lutte féroce entre deux camps, les départementalistes et les autonomistes. Il serait malhonnête d'en réduire l'histoire à cette seule querelle en oubliant que la période qui va de 1946 à 1989 a été celle d'une longue marche vers l'égalité sociale avec la France métropolitaine. Pour éviter amalgames et simplismes et susciter une réflexion large, ce colloque voulu pluridisciplinaire, entend brosser un tableau nouveau sur l'ensemble de la question coloniale à La Réunion de l'époque de l'esclavage jusqu'en 1989. Toutes les sociétés avançant par bonds succesifs, il est évident que l'histoire de La Réunion ne saurait être divisée en un temps maudit, uniquement critiquable et à proscrire et en un temps béni à aduler.